doux ne t'effarouche pas, tout comme la mer
aujourd'hui échevelée par la tramontane.
J'oserais dire qu'il y a encore sur le sable
la trace des pas du poète,
que le parfum de la mer, la vieille tour,
telle une sentinelle maculée de mélancolie,
le château et l'enfilade des maisons,
l'éclat éclaboussé en tout lieu,
connaissent encore les vers de l'îlien
qui en dessina la pulsation et la chantait,
imbibé de clarté comme personne
désormais ne pourra le faire. En cette heure le profil
que le photographe traça contre la tour
reviendra, bien vivace, modelé
par le reflet de la lumière dans un poème
qui durera un instant et en estompera
dans les vers du sud le souvenir bref.
Regardant la plage vide de l'hiver,
la clarté muette de ce matin,
voici que nous parvient le parfum qui émanait
du sable chaud et de l'été.