Tot caminant pel Canal du Midi, als afores
de Besiers, hi penso en veure les soques dels
plàtans malalts que acaben de tallar. De fet
no les veig o, més aviat, les oloro abans de

veure-les. Ja fan olor de la fusta que, per culpa
de la bogeria dels homes, no seran mai. I m'adono
alhora que, com a bon urbà, no conec l'olor de la
llenya que m'arriba resseca i ja sense cap vida.

Ara bé, aquests mobles que m'agrada tant d'acariciar
i fan olor de vida estricta i polida, són fills d'aquesta
llenya que el riu alimentà tot al llarg d'una vida i
que, sense que ho sàpiga, engendra el món on jo visc.


***


On dit qu'un jour Jordi Pere Cerdà
donna un recueil de ses poèmes à un imprimeur
qui se trompa. Il y inscrit comme titre :
On fait
feu de toute langue au lieu de tout bois.

En marchant le long du Canal du Midi, dans les environs
de Béziers, j'y pense en voyant les souches
des platanes malades fraîchement coupées. En fait,
je ne les vois pas ou, plutôt, je les sens

avant de les voir. Elles ont encore l'odeur du bois que, par la faute
de la folie des hommes, elles ne seront jamais. Et je me rends compte,
en même temps, qu'en bon citadin, je ne connais pas l'odeur du
bois qui m'arrive desséché et sans aucune vie.

Or ces meubles qu'il me plaît tant de caresser
et qui sentent la vie rangée et soignée sont les enfants de ce
bois que le fleuve nourrit toute une vie durant
et qui, sans que je ne le sache, engendre le monde où je vis.