Oublieux du virtuel (petit atelier poétique en vers libres)
Par Michel Bourret Guasteví le samedi 18 décembre 2010, 13:06 - l'écume des jours - Lien permanent
Ton jeu est là, posé à l'ombre de la nuit. Plus rien de ses lumières et du vrombissement qui te faisait motard, assassin, guitariste.
Rien que le plastique dur de ce qui voulait
être ébène et des touches gelées de n'être
plus touchées. Tu dors paisiblement, il meurt.
Et moi que le jeu ne séduit, je souris tendrement
devant l'humanité du jeu mort et pourtant si vivant :
il porte une marque légère dedans son catafalque.
La marque de ton entrain, de tes espoirs fugaces,
de tes échecs cuisants. En s'y penchant bien, on eût pu
y voir briller ton visage en fulgurance infinie de ton
éternelle jeunesse.