Nuit de silence
Par Michel Bourret Guasteví le jeudi 7 avril 2011, 06:34 - l'écume des jours - Lien permanent
Tes paupières se sont closes il y a longtemps déjà
et les bruits du matin les soulèvent à peine :
humbles balayeurs et coursiers matinaux.
Tu dors et je suis là, si proche dans le lointain.
J'imagine ce qu'est ton monde dans le silence :
le lit petit contre le mur, la porte close
et dans le cœur la tendre nostalgie de nos courses
passées, de nos routes futures.
Je donnerais beaucoup pour percer ton silence
d'ancienne enfant rebelle à la ville oubliée,
cherchant au coin des rues ces beaux coquelicots
qui peuplaient ton printemps quand tu étais si près.
Mais bientôt le petit matin n'est plus qui te tenait
songeuse et déjà tu t'éveilles, le jour se fait,
l'immeuble gronde de bruits d'eau, tu te tournes.
T'aurais-je écrit, te demandes-tu ? Je souris et me tais.