Elle est un peu plus jeune que lui, ils ne sont pas amants mais amis,
et leur cœur à tous deux bat des élans qui les portent vers d'autres.

Si vous les approchiez, vous verriez à leur main non un bouquet de violettes
mais un mojito allongé qu'une amie leur tendit au loin tout près du centre.

À tant marcher leur résidence devient illusoire, bout de quartier excentrique
qui perdit trop vite du village la saveur surannée pour s'enterrer vivant.

Je ne les vois pas, je les imagine, l'esprit perdu le long de leur démarche
et mes rêves passés s'abreuvent à la conque de leur fleur de cristal.

Dussé-je vivre encore cent ans, je n'en voudrais pas d'autre que ce cheminement
ami dans une ville qui m'oublie bien vite pour renaître dans leur souffle violet.