Ce sont les "indignats", frères jumeaux des

"indignados" de la Puerta del Sol madrilène.

Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Ils sont tous

et chacun, ils veulent tout et rien ou plutôt

faire tout d'un rien, d'un mot qui leur a été ôté.

 

Il suffisait d'enlever une lettre au front du

Golem pour en précipiter la mort. Il y a longtemps

déjà le battement des ailes du papillon mondialiste

avait cru les tuer en le gommant de leur vocabulaire.

 

Ce mot tout simple est celui de dignité qui lie

l'anarchiste emprisonné sous Franco en fauteuil roulant

et le skater en long-board et bonnet péruvien, la jeune

banlieusarde avec ses écouteurs et la mamie permanentée.

 

Et la place devient agora, la parole, en petits cercles,

jaillit dans ce printemps de mai au soleil estival.

Sous les pavés la plage, proclamaient les slogans de 68.

Et sous la place qu'y aura-t-il ? Je ne sais, je me tais,

ils en parlent.