Tes sommeils, à distance.
Par Michel Bourret Guasteví le samedi 2 juillet 2011, 06:30 - l'écume des jours - Lien permanent
La pièce est tendue de bois sombre,
même derrière la vitre que closent les volets.
Seul le tic-tac de la pendule de cuivre
et le chant des oiseaux dans les blés
m'enseignent la vie dans le battement de leur cœur.
Je t'ai laissée voilà peu dans les délices du sommeil,
vestale apaisée accoudée aux rêves de juillet.
Longtemps, assis en tailleur sur le carrelage frais,
je t'ai veillée, contemplée, caressée sans t'effleurer.
Je t'ai parlé des heures, ou des minutes, je ne sais plus,
tantôt à voix étouffée, tantôt dans le silence brûlant
de mes yeux éveillés. Carcassonne empierrée au soleil couchant
était plus qu'un souvenir. Mon corps las chantait la joie qui nous étreignit
dans les ruelles et dans les lices d'une soirée délicieuse et longue
dont je vois l'empreinte légère sur ton sourire calme. Dors bien, je veille.