Je t'ai laissée voilà peu dans les délices du sommeil,

vestale apaisée accoudée aux rêves de juillet.

Longtemps, assis en tailleur sur le carrelage frais,

je t'ai veillée, contemplée, caressée sans t'effleurer.

 

Je t'ai parlé des heures, ou des minutes, je ne sais plus,

tantôt à voix étouffée, tantôt dans le silence brûlant

de mes yeux éveillés. Carcassonne empierrée au soleil couchant

 

était plus qu'un souvenir. Mon corps las chantait la joie qui nous étreignit

dans les ruelles et dans les lices d'une soirée délicieuse et longue

 

dont je vois l'empreinte légère sur ton sourire calme. Dors bien, je veille.