Le ballon jaune
Par Michel Bourret Guasteví le jeudi 10 novembre 2011, 06:02 - l'écume des jours - Lien permanent
Il se tenait immobile, à l'entrée du parc bruineux,
dans son petit anorak bleu fermé jusqu'au col.
dans son petit anorak bleu fermé jusqu'au col.
Les autres enfants s'ébattaient tout sourire, sans le voir,
sans le brusquer non plus. Il était beau. Son œil bleu,
vif, tranchait sur son immobilité. Il courait avec eux,
déjà, en rêve, et les gagnait souvent d'une courte tête.
La scène eût pu se prolonger des heures encore, son esprit
à cent à l'heure, son corps gauche et tendre l'entravant,
quand ils vinrent vers lui : deux frères à ce point dissemblables.
L'aîné, grand et mince, le cadet trapus, qu'unissait un même sourire.
Ils lui tendirent un ballon de plastique jaune, au damier d'encre usée.
Ils le lui tendirent et esquissèrent le jeu. La grisaille s'en fut
et la bruine se fit de confettis tendres et de confiserie multicolore.
Je ne compte plus les heures, pardon les minutes, où il fut heureux
et moi, dans sa suite discrète.
sans le brusquer non plus. Il était beau. Son œil bleu,
vif, tranchait sur son immobilité. Il courait avec eux,
déjà, en rêve, et les gagnait souvent d'une courte tête.
La scène eût pu se prolonger des heures encore, son esprit
à cent à l'heure, son corps gauche et tendre l'entravant,
quand ils vinrent vers lui : deux frères à ce point dissemblables.
L'aîné, grand et mince, le cadet trapus, qu'unissait un même sourire.
Ils lui tendirent un ballon de plastique jaune, au damier d'encre usée.
Ils le lui tendirent et esquissèrent le jeu. La grisaille s'en fut
et la bruine se fit de confettis tendres et de confiserie multicolore.
Je ne compte plus les heures, pardon les minutes, où il fut heureux
et moi, dans sa suite discrète.