C'étaient tes chaussettes petites que tu avais laissées en boule
quand l'amer nous surprit un mardi de janvier. Je les ai serrées
longuement en songeant à ta vie tendre et à nos mots passés.

Les mois couleront, tu t'épanouiras, ensemençant le monde de ton
sourire calme, entourée de tes amies, courtisée d'un galant
que tu refuses encore mais qui déjà te sourit. Et moi au loin,

perdu dans mes mots tièdes, je serrerai tes chaussettes petites
pour que le vie t'offre enfin ce que je ne pus te donner mais qui
habite toujours le fond intime et clair de mes pensées de soie.