Alors seul, loin de toi, je crie
ces vers devant un parterre de roses
et de chaises bleutées comme l'on
fauche le blé précipitemment avant
l'averse de juillet.

Et les mots s'envolent, faisant frémir
les dictionnaires clos des étagères
du ciel, pour laisser à ma voix ce grain
brisé qui te plaît.

Bientôt la nuit avancera et je me tairai
laissant au silence des lèvres closes le soin
de te bercer,

longuement doucement, tendrement. J'en rêve
et tu me donnes corps.