Je n'aimais pas le un. Maigre, sec, avec sa vanité
toute gaullienne, le képi troqué pour la casquette.
Je lui préférais le serpentin deux, charmeur sans pomme.

Les ans passèrent et le deux s'effaça brusquement
au profit du zéro et du un à jamais appariés.
On en fit des listes myriadaires, des systèmes binaires.

Puis ces compagnons à la triste figure emplirent tout,
mimant la musique, le texte, la photo, le cinéma et jusqu'à
ta voix et ton sourire que je savoure à distance, le soir.

Complices déroutants, ils investirent les sigles : JPG, PDF,
DivX, XviD, DOC, ODT... J'en passe et de bien pires.
Et pourtant je l'aime en cette aube ce couple mal assorti.

Je t'en fais un bouquet de plus de cinquante gigas
pour courir à tes pieds, porteur des plus beaux films
et dessiner ainsi, à mes côtés retrouvé, ton sourire,

ton sourire...