Barcelone, en ses marges,
dévoile ses atours au détour
d'une rue.

Pente ombreuse de Sant Andreu
ou cube odorant du marché
coincé

entre des portiques cent,
mon amour s'y déploie sans
queue ni tête.

Prenez-la au matin, au sortir
du métro, longez l'ombre joyeuse
et buvez

les paroles des drôles ébahis.
Le catalan s'y marie aux dessous
de Castille

et le café prend goût des mégots
matinaux. Silence des pas mille,
des pensées

du flâneur qui y découpe ses anciennes
cités dans le cuir chaud d'un quartier
neuf

Avant que de crier sur la rambla
assassine qu'on le veut frapper
d'amnésie

plutôt que de lui rendre la Barcelone
aimée où il fut bien
heureux.