Deux des êtres qui me sont le plus chers
le portent en leur sein, dédaignant
ceux qui les banalisent en l'omettant
dans la transcription de leurs prénoms.

Par delà leur unicité à tous deux, j'y vois
la marque d'une victoire légère sur le temps.
Muet, imperceptible, le H fait trébucher
cependant l'esprit et le regard.

Une seconde se glisse dans l'allusion, goutte
translucide de miel odorant, mère de siècles
à venir. Parsemez donc vos écrits de H superfétatoires,

mais jamais superflus, et vous changerez le goût
du monde à défaut de sa nature. Prenez par exemple le
phi grec et substituez-le au F zozottant. Vous obtiendrez
ainsi la pompe à phynance de Jarry, ce miroir de sorcière

si précieux en un temps où l'individu est broyé par
la phynance internationale et les coups de matraque
des nervis sur le corps tendre des enfants madrilènes.
Je dis H et voici qu'éclôt l'absente de tout bouquet.