Lune, y es-tu ?
Par Michel Bourret Guasteví le mardi 21 août 2012, 15:36 - l'écume des jours - Lien permanent
d'étoiles en août qu'on en oublierait
presque la lune. Pâle, sage, fraîche,
elle se glisse au creux de la main,
à peine la paupière clignée, et de là,
en silence, nous chuchote des petits riens,
secrets glanés au fil des nuits, d'automne
en printemps, de rive en à pic. De tendres
devis, des paroles anodines, des rires
étouffés, des mains frôlées quand le travail
nous appelle et qu'il faudra nous attendre.
La lune, infatigable tourneuse, me fascine tant
qu'elle emplit mon regard et fixe ma rétine.
J'y vois ta peau si claire au bord de l'ombilic
des limbes et tes rêves naissant à l'orée de
ta bouche. Lune, y es-tu, que je m'invente plus
que je ne la vois ? Parle-moi de mon amour si
proche et si lointaine que les mots me la voilent
tout en la dénudant. Tu sais des histoires que je
ne connais pas et des désirs inassouvibles que ma vie,
donnée, offerte, ne suffira pas à déchiffrer.