Tu me contais tes jours, du doigt j'en caressais
les contours. La pénombre fit place aux abords

de ce lac où vous vous rencontriez pour échanger
un brin tout en mangeant sur le pouce les victuailles

tirées du sac. Le travail n'était plus, pour une heure,
une toute petite heure. Vous parliez de vacances, de maisons,

d'enfants, d'amis truculents et de rencontres sages. Tu fus

intarissable, soudain tu te tus et tu posas ta tête sur mon épaule.
La pénombre cédait le pas au soleil roux se couchant sur l'étang.