L'ombre joue avec le soleil au Ponant,
la bouche est froide qui boit l'eau noire.
En y entrant, je déroule le temps et interroge
la pierre. Dure et sombre à l'entrée, elle est

claire et friable à la sortie, je cours sur le
sable, comme naguère à Vendres, non loin. Nulle
péniche, nul promeneur malgré l'heure dominicale,
seule mon âme qui cherche sa sœur dans l'antique

promesse. Je ne sais ce qu'est la Vérité. La cherché-je
seulement ? Mais je sais qu'elle a coulé sous cette arche
de grès, emportant nos pas vers Colombiers la proche et
Marseillan la lointaine, au gré de l'eau silencieuse.