L'horreur et le bonheur
Par Michel Bourret Guasteví le samedi 23 mars 2013, 07:15 - l'écume des jours - Lien permanent
Je repense à une nouvelle cueillie sur la route :
il y aura davantage de travailleurs immigrés morts
à la tâche au Qatar lors de la préparation de la coupe
du monde du début des années vingt que de footballeurs
il y aura davantage de travailleurs immigrés morts
à la tâche au Qatar lors de la préparation de la coupe
du monde du début des années vingt que de footballeurs
foulant ses pelouses artificielles et confortablement réfrigérées.
Que vaut la vie de ces hommes et femmes sans qui l'opulence
des gaziers du monde ne serait pas ou serait moins ? Vertige.
Vertige du nombre et de l'inquantifiable. Je m'invente alors une
nouvelle du bonheur : sais-tu, ma vie, qu'il y aura bientôt davantage
de mots échangés entre nous que d'habitants de cette ville portuaire
que nous aimons tant ? Le vertige me prend qui me fait soudain rire.
Merveilleusement.
Que vaut la vie de ces hommes et femmes sans qui l'opulence
des gaziers du monde ne serait pas ou serait moins ? Vertige.
Vertige du nombre et de l'inquantifiable. Je m'invente alors une
nouvelle du bonheur : sais-tu, ma vie, qu'il y aura bientôt davantage
de mots échangés entre nous que d'habitants de cette ville portuaire
que nous aimons tant ? Le vertige me prend qui me fait soudain rire.
Merveilleusement.