Pour atteindre la grève, le baigneur
met, au bas mot, un bon quart d'heure.

La traversée semble interminable, sans
cependant jamais décourager. On revoit
sa vie, on écoute le chant aigu des

échassiers. On s'amuse à se laisser frôler
par des enfants à seaux de couleurs et à
claquettes de caoutchouc. À aucun moment,

on ne songe à faire machine arrière. La plage
est là, derrière la dune, qui embaume l'iode

nouvelle. Y aura-t-il des cerfs-volants tenus
serrés ? Le vent a baissé et le soleil est encore
haut. Je presse le pas, je l'espère un peu, j'avoue.