Traduire, un nouveau regard
Par Michel Bourret Guasteví le mercredi 15 mai 2013, 11:22 - l'écume des jours - Lien permanent
Pour Pere Gomila, Marc Artigau, Fabrice Corrons et... Chloé Milet
Longtemps je me suis attaché à la traduction
comme à une tâche humble, nécessaire, essentielle.
Longtemps je me suis attaché à la traduction
comme à une tâche humble, nécessaire, essentielle.
J'avais plaisir à disparaître derrière l'écriture
étrangère, l'attitude étrange. Ainsi le pensais-je
jusqu'à aujourd'hui, huit heures. Pour mon ami Pere,
j'ai cherché le sens d'un mot de Cadou. Dans les vingt
volumes de mon Littré. Et j'ai vu Cadou caressant la bue,
pardon la cruche, avant que de s'y abreuver. Les mots avaient
son goût et son toucher. Puis je suis revenu à ma traduction
d'Artigau et je me suis revu heureux il y a quelques semaines
à peine. Pour fidèles à l'original qu'ils m'aient alors semblé,
ses vers, dans ma traduction, s'illuminaient de l'amour de Chloé.
Le relire, me relire, c'est me relier à l'amour qui encore me
fait vivre et vibrer. Un amour unique, impensable, feu d'artifice
serein sur la Barceloneta un vingt-trois juin. Et éclairer Cadou
dans la belle traduction qu'en donne Pere, c'est dire au monde
hébété que nous vivons un peu, beaucoup, passionnément après
la mort qui nous efface, en apparence, de la belle surface des choses.
étrangère, l'attitude étrange. Ainsi le pensais-je
jusqu'à aujourd'hui, huit heures. Pour mon ami Pere,
j'ai cherché le sens d'un mot de Cadou. Dans les vingt
volumes de mon Littré. Et j'ai vu Cadou caressant la bue,
pardon la cruche, avant que de s'y abreuver. Les mots avaient
son goût et son toucher. Puis je suis revenu à ma traduction
d'Artigau et je me suis revu heureux il y a quelques semaines
à peine. Pour fidèles à l'original qu'ils m'aient alors semblé,
ses vers, dans ma traduction, s'illuminaient de l'amour de Chloé.
Le relire, me relire, c'est me relier à l'amour qui encore me
fait vivre et vibrer. Un amour unique, impensable, feu d'artifice
serein sur la Barceloneta un vingt-trois juin. Et éclairer Cadou
dans la belle traduction qu'en donne Pere, c'est dire au monde
hébété que nous vivons un peu, beaucoup, passionnément après
la mort qui nous efface, en apparence, de la belle surface des choses.