La nuit était si chaude
que nous nous abreuvâmes

au creux d'un rocher neuf.
L'eau était pure et brillait

doucement. Je crus voir en
son fond de belles pièces

d'argent ; tu m'encourageas
à les cueillir. Ma main était

poisson dans l'onde immobile,
elle revint chargée de grains

verts et froids. C'était des
lentilles du Puy, promesse vive

d'amples festins. De retour chez
nous, nous les cuisîmes dans de

l'eau claire ombrée de sel puis
nous en fîmes des salades à partager

sur le sable de Sérignan ou celui
de la Mar Bella. Tes cheveux étaient

d'or et ta voix m'envoûtait. L'été était
déjà en son terme, je le voulus recommencer.