Je m'amuse à joindre les lambeaux de poivron
fondant pour m'en faire des pétales de fantaisie
et je songe, nostalgique, au printemps fugace
qui peignait

les innombrables coquelicots au bord des routes,
à l'approche des étangs et du fleuve assagi.
Je n'osais les cueillir

de crainte de les voir s'étioler dans ma main
tiède et y perdre leur couleur rouge sang.

Or voici que je les sens. Libres, inaltérables.