au cœur de cette nuit. Le vent continue de souffler
dans les feuilles naissantes, comme ce matin. Les
camions poubelles s'en sont allés jetant les éboueurs

dans les cafés bondés où ils regardent jouer le Barça
contre L'Espanyol. En leur lieu et place, les cris des
enfants qui ignorent le temps qui file et la crise qui

demeure malgré une timide reprise de la construction.
Les garçons ont la voix grave, les filles minaudent, ou est-ce
un mirage de mes présupposés ? Une sirène d'ambulance

les couvre un instant. Pour me rappeler qu'ici aussi on souffre
et on meurt. Je la quitte, je les quitte sur les pétarades d'une
Harley. Barcelone n'est ni bonne ni belle. Elle est et me comble.