Les heures canoniales... ou un peu de grammaire mène à tout
Par Michel Bourret Guasteví le vendredi 14 janvier 2011, 15:12 - lectures buissonnières - Lien permanent
Le goût de la grammaire m'est venu tôt, à l'école primaire. Bien loin de me dire la vie et ses codes, elle m'inventait des joyaux. Qui n'a jamais succombé au tintinnabulant chapelet "Mais, ou, donc, et, or, ni, car" ?Plus tard, mon père m'a fait connaître Le Bon usage de
Maurice Grévisse, la grammaire préférée d'André Gide, maître de bien
des goûts. Un raccourci farceur me ferait dire que si le catalan de
Minorque est ma langue maternelle, le français sous la loupe d'un Belge est ma grammaire paternelle.Aussi
quand le temps m'est donné, j'aime à m'y plonger au hasard.
Aujourd'hui, je l'ai ouverte à la page 919. J'y lis "Le nom des heures
canoniales [...] s'emploie souvent sans article". Puis suivent des
citations de Pernoud, Jouhandeau, Claudel, Proust et Julien Green. Un
délicieux sabir dont s'abstrait, comme toujours, le Grand Meaulnes d'Alain-Fournier : "Je dus partir seul à vêpres." Le temps s'abolit et la poésie gagne...