Sonnet des deux rives (pour ma mère)
Par Michel Bourret Guasteví le vendredi 14 janvier 2011, 10:33 - l'écume des jours - Lien permanent
Enfant, je regardais la mer, au loin, si ronde,
et j'avais peine à y imaginer une terre
comme la mienne, faite de vignes légères,
mais le rêve est têtu qui invente des mondes.
Avant que de mes cheveux la neige ne fonde,
je voudrais m'inventer la Terre de nos Pères,
mais, pas Gallois pour un sou, je pense à ma mère
qui m'a donné avec la vie un soupçon d'onde.
Toujours elle me parlait de là où elle venait,
un bout de terre, une île où elle n'était pas née,
mais que ses parents, pour elle, avaient emportée.
Et depuis, je la tiens, au bout des yeux, ma rive,
enluminée de tout ce qu'elle m'a apporté
et qui pas un instant... à mon bord ne me rive.