Il y a toi, il y a moi, formes vides de la langue
que nos lèvres emplissent tour à tour, de baiser
en baiser, sur le formica sombre d'un café provisoire.

Nous ne sommes pas amants, et ne le serons sans doute
jamais ou seulement dans le sourire des passants que
nos mains croisent sous leur pont, heure après heure.

Or nous sommes, toi et moi, intensément, dans chaque pore
de nos peaux rapprochées et dans nos sourires avides
des promesses passées et des paroles futures.