Ton réveil perdu
Par Michel Bourret Guasteví le mardi 10 mai 2011, 21:34 - l'écume des jours - Lien permanent
Il était cinq heures quand je t'ai quittée
et le jour tardait à percer sous le volet froid.
Ta voix peinait encore, empêtrée dans les draps
et déjà mon pas leste avait fermé la porte.
De ce qu'il s'en suivit, je ne sus jamais rien,
tout affairé à courir les couloirs du métro.
Et ce n'est que ce soir, devant la table claire
que je songe à celle que tu fus dans la maison vidée.
Il est rassurant de penser que le sommeil te reprit,
insaciable vampire aux suaires de draps frais...
Tes confidences, quelques heures plus tard, me laissèrent
pourtant entre les doigts les éclats de verre de ton réveil perdu.