Assis sur ma chaise de bois brut, les doigts frémissant sous le groove

de Stretch, je m'invente ces cygnes de grâce qui animent, en cette heure 

précise deux salles de la trop lointaine Barcelone, en égayant tes yeux tristes.

 

Alors je coupe le son et me laisse gagner par l'obscurité grandissante.

L'air naguère poudré picote sur la peau lasse. Il est temps de s'inventer

une chorégraphie du silence avec deux stylos et trois capuchons.

 

Let's dance together... Et c'est comme si, au même moment, des milliers

d'amis appariés par un même écran entreprenaient de s'approprier Tchaikovsky

pour en tirer, émerveillés, ton image étreinte sans cesse renouvelée.