Le lac sans cygne
Par Michel Bourret Guasteví le mardi 10 mai 2011, 21:00 - l'écume des jours - Lien permanent
Est-il de lac sans cygne pour qui regarde longuement les eaux ? Pièce, mare, étang, l'eau stagnante a toujours de la boue la saveur et l'hiver n'est plus là qui y inventait de sages patineurs.
Assis sur ma chaise de bois brut, les doigts frémissant sous le groove de Stretch, je m'invente ces cygnes de grâce qui animent, en cette heure précise deux salles de la trop lointaine Barcelone, en égayant tes yeux tristes. Alors je coupe le son et me laisse gagner par l'obscurité grandissante. L'air naguère poudré picote sur la peau lasse. Il est temps de s'inventer une chorégraphie du silence avec deux stylos et trois capuchons. Let's dance together... Et c'est comme si, au même moment, des milliers d'amis appariés par un même écran entreprenaient de s'approprier Tchaikovsky pour en tirer, émerveillés, ton image étreinte sans cesse renouvelée.