Ceux qui se sont perdus

dans le lacis de venelles

du Quartier Chinois savent

que la soif vous y surprend

au coin des rues comme un rasoir

frais sur une gorge tendre.

 

Il ne reste alors qu'à pousser

la porte des échoppes trompeuses

où les pizzas se mêlent au curry,

s'asseoir, oublier la ville des

puissants et des indignés et

s'abîmer dans ce sucre glacé.

 

Et à défaut de faire l'amour

sur la plage avec son ami

laissé loin, on le mimera hardiment

la cuillère à la main dans

l'entrelacs des perles vives

d'une glace bien pilée.