Une photo
Par Michel Bourret Guasteví le mardi 21 juin 2011, 20:28 - l'écume des jours - Lien permanent
Tu me regardes, le visage barré de cheveux mais je ne vois que tes mains, l'une sur l'autre, doigts repliés comme implorant une improbable aumône.
Ton poignet droit est ceint d'un lien de cuir joli qui ôte à la scène l'idée même de représentation : tu es. Aujourd'hui comme hier, dans l'eau ou dans l'attente. Le sable d'or terne est repoussé en haut, comme un décor pour ces serviettes froissées, épousées, la tienne, la mienne. Du vert uni et des silhouettes de poissons sur fond gris. L'après-midi n'en finit pas de mourir sur la plage de l'Arrabassada et tes yeux s'alourdissent des mots cueillis à l'amphithéâtre non loin. Tes lèvres closes, ton nez serein, tout m'est silence et harmonie.