Dernière heure
Par Michel Bourret Guasteví le mardi 26 juillet 2011, 23:28 - l'écume des jours - Lien permanent
J'aime cette dernière heure, tardive,
improbable, qui prépare la frontière du jour,
imperceptible pour qui dort du sommeil du juste.
improbable, qui prépare la frontière du jour,
imperceptible pour qui dort du sommeil du juste.
Même à la Saint-Jean, la nuit est si noire
qu'elle semble durer depuis des lustres et pourtant
ce ne sont que quelques minutes qui glissent
sans qu'on s'en aperçoive. Les yeux se ferment
les gestes s'engourdissent, la fatigue s'installe
sans endolorir comme une amie enfin retrouvée.
Ce soir, pourtant, cette dernière heure s'étire,
vingt minutes à peine depuis que j'écris
car à mon heure se superpose la tienne,
les tiennes, devrais-je dire, car tu l'occupes,
dans l'obscurité, à y mêler le temps du spectacle
intime en compagnie d'un ami de toujours.
Un plus un égalent deux, égalent trois, égalent vingt-trois,
nombre premier indivisible comme le corps des amants
de l'heure ultime sans cesse renouvelée.