Tournesols, iris, glaïeuls s'évanouissent sous sa main.
L'été est si chaud que l'eau fraîche n'y peut rien.

Il se tait, sa bouche serrée est riche d'années de silence,
lui l'opposant d'une dictature interminable ; les heures passent.

Et ce qui était bouquet finit par disparaître et se fondre
au vieux papier peint ambiant, pareil chez tous ses frères d'exil.

Quelques années plus tôt, trois mois avaient pourtant suffi
à faire du garçon robuste un infatigable souffleur de verre

qui suspendait le temps au jeu alterné de son souffle et de sa main
pour faire naître un Bambi, une fleur, une ballerine extasiée.

Le vase disparaît sous les tiges mollissantes, vase insignifiant
en verre bon marché, loin si loin des couleurs inventées en trois mois.

Trois mois seulement.