À m'y pencher, je lis l'histoire des roches
effondrées, des cailloux polis, des bouteilles
jetées à la mer, émiettées de n'avoir pas été cueillies.

J'ouvre ma main et compte : "un, deux trois. Soleil !"
Non, je me trompe. "un... vingt-cinq... mille un...".
Après je m'arrête vaincu devant ces insomniaques pires que des moutons.

Naguère mon enfant jouait à y isoler galets et coquillages
selon leur couleur avant de les trier, les laver
et les jeter à l'eau. La plage était tiède et belle.

Naguère tu y appuyais ton épaule qui doucement s'enfarinait
et me parlais des heures de ces pays si haut où jamais
le soleil ne se couche et qui se regardent dans les eaux.

Le sable me fascine, je referme ma main. Et mes yeux.
Les mois seront lents sans lui mais le printemps fécond
me le rendra à foison, patiemment couché. À tes côtés.