Je me penche lentement, coupe
d'un mouvement sec du poignet

leur tige vive et m'en fais un bouquet
de vie pour irriguer ma main.

Soudain ta tiédeur m'envahit,
les tiges vibrent et bruissent.

Rassemblés dans ma main vespérale,
tes mots s'échangent et s'unissent

pour donner renaissance à ta voix
qui me manque tant aujourd'hui,

assis au coin d'une mauvaise table
parmi les bruits d'une cafétéria sans voix.

Sans ta voix. Je ferme les yeux et entrouvre
ma main. Ses lignes ont le dessin charmant

des tiges vespérales de tes mots cueillis.
Elles bougent et me rendent enfin à ta voix espérée.