On la désigne du nom de barques qui l'ont quittée
voici longtemps, du temps où le marc noircissait la chaussée.

Tu dors encore et une pluie fine tombe qui me rappelle
le temps passé où la nuit froide nous y conduisait

au terme d'improbables virées que pourtant nous fîmes.
Les rues faisaient silence et le bar nous accueillait,

inconnus hasardeux que la fumée joignait au seuil du temps,
autour de bourbon tiède et de vieux rhums havanais.

Tourne la tête, réveille-toi un peu, juste un peu.
Je vais te raconter l'histoire de ces barques que jamais nous ne vîmes.