et je m'endors à la table
vide de cris d'enfants,
sous le tic-tac austère

d'un réveil désormais inutile.
Parfois le silence se trouble,
comme bassin de carpes au printemps.

J'ai alors l'illusoire espoir
que le matin n'est pas si loin
et qu'il suffit de l'attendre.

Silence de ma nuit.
Mais quel est donc le tien,
dans ton village, près des blés ?

Je l'imagine ouaté, duveteux
et tranquille, riche de ces saveurs
que, naguère, opulente tu sus me donner.

Viens, donne-moi la main et allons
partager nos silences comme nous partageons
le pain et l'huile, le soir, au bord des chemins.