Le matin, l'est nous ondoyait et le soleil franc
baignait nos regards et joignait nos épaules,
Le midi, l'eau claire et pâle du nord diluait nos regards,
le soir de genièvre nous aveuglait dans les grottes du sud.

Nous allions et venions sur des routes étroites
que bordait un semis de pierres sèches patiemment
alignées par mes lointains ancêtres qui allaient à cheval.
Je t'expliquais leur vie, tu révélais la mienne.

Plus tard, sur un ponton de fortune, entouré de poissons
lents, autour de la table dressée d'un restaurant du port,
nous rencontrions nos amis, poète et musicienne de prix,
au cœur aussi brillant qu'un gong pondychérien.

Le temps se dédoublait, se multipliait, ta main frôlait
la mienne dans un éclat de rire. Le cœur de la nuit
nous surprit, nos amis partirent en nous confiant
ces gâteaux ancestraux que Na Martina, patiemment, avait confectionnés.