je glisse mon souffle tiède entre tes draps, de dos, et mime ses rayons
sur ton dos tatoué. Tu ne bouges pas, ou plutôt tu t'éveilles en cachette
et feins d'être encore engluée dans un sommeil de puits. Je m'approche.
Mes pupilles quêtent la lumière faible sur la courbe de ta peau crayonnée
et je hume le parfum délicat que tes rêves y ont inscrit. Longtemps, éloigné
de la chambre par le travail du matin, je fermerai les yeux au sein des réunions
interminables et négligerai les chiffres toujours pareils pour m'inventer
les dunes de ton dos rosissant sous mon souffle tiède des matins incertains.