Les miens, que gèle le vent coulis
de janvier s'en ennuient et se tournent,
moroses, les pouces avant de s'assoupir.
Leur accorderas-tu une danse surprise
qui les étreindra longuement le soir
avant coucher? Dis, le feras-tu ?

Il est dans les déserts de feu d'étranges
caravansérails qui miment silencieux leur
démarche harmonieuse et je sais des mousmées
au sourire bridé qui s'en feraient un éventail.

Fermant les yeux je m'imagine leur ombre chinoise
sur mes paupières confiantes et l'alphabet odorant
qu'ils me soufflent à l'oreille avant de s'endormir.

Car tes doigts et les miens sont des danseurs de tango
infatigables qui chaloupent enlacés, tendrement, rêvant

à demain sur le rythme langoureux d'un interminable présent.