Le trait noirci par Picasso
juché sur une tour de fortune

affranchie face à la franquiste
peau de taureau n'est rien face

au panorama embrassé par mon cafetier
de grand-père claironnant son français

et moins encore face à la frange mercantile
où tu te parfumas naguère embaumant jusqu'à

mon réduit citadin d'où je t'écris sur l'heure.
Non les montagnes Pyrénées ne se voient ni

ne se touchent. Elles n'ont pas du caillou
l'âpre saveur ni de la poussière le son aigre.

Elles sont au creux de mon cœur quand je te sais
loin et proche à la fois, frontalière d'une heure

et déjà envolée jusque dans la nuit douce de Vendres
où l'eau sombre et grave engloutit tout relief.