Un buvard
Par Michel Bourret Guasteví le mardi 5 juin 2012, 08:38 - l'écume des jours - Lien permanent
C'était un buvard rose, grossièrement
découpé dans une feuille plus large.
découpé dans une feuille plus large.
Son grain avait pâli, année après
année, au fond d'un tiroir sombre,
sentant l'amère encre violette et
la sécotine séchée. Palimpseste
des humbles, il était constellé de
miettes de gomme et de coups de crayon.
Un jour que je l'exhumais pour la énième
fois je crus y voir, à l'encre bleue
l'empreinte de tes doigts jolis.
Ah le beau paillasson pour des petons
de reine. L'envie me vint de jouer
à la maison de poupée et d'y mêler
les miens, amoureux d'une pianiste
troquant la touche d'ivoire pour le
porte-plume d'onyx. Mais à tant le caresser,
le buvard perdit incontinent l'empreinte et
depuis lors, je chante de par les rues
le ballet de tes doigts sur une piste rose.
année, au fond d'un tiroir sombre,
sentant l'amère encre violette et
la sécotine séchée. Palimpseste
des humbles, il était constellé de
miettes de gomme et de coups de crayon.
Un jour que je l'exhumais pour la énième
fois je crus y voir, à l'encre bleue
l'empreinte de tes doigts jolis.
Ah le beau paillasson pour des petons
de reine. L'envie me vint de jouer
à la maison de poupée et d'y mêler
les miens, amoureux d'une pianiste
troquant la touche d'ivoire pour le
porte-plume d'onyx. Mais à tant le caresser,
le buvard perdit incontinent l'empreinte et
depuis lors, je chante de par les rues
le ballet de tes doigts sur une piste rose.