Le vertige de la plage blanche
Par Michel Bourret Guasteví le samedi 9 juin 2012, 19:54 - l'écume des jours - Lien permanent
Ils étaient là dans le soir finissant,
en bord de rivière sur le sable grossier.
Devant eux, par delà l'eau épaisse et verte,
parmi les coassements, l'antique pont cassé, usé
par les regards et les chalands d'autrefois.
Lui, en tailleur, se taisait. Il avait oublié
son clavier de silice et ne savait plus écrire sur
le papier quadrillé. Il buvait les mots des rares enfants
et la regardait fumer, allongée sur le drap blanc.
La poésie n'était-elle pas plutôt alanguie sur cette plage
blanche que sur son carnet à carreaux, vierge de tout mot ?
Il parla enfin. Elle le regarda et le texte s'en fut.
Lui, en tailleur, se taisait. Il avait oublié
son clavier de silice et ne savait plus écrire sur
le papier quadrillé. Il buvait les mots des rares enfants
et la regardait fumer, allongée sur le drap blanc.
La poésie n'était-elle pas plutôt alanguie sur cette plage
blanche que sur son carnet à carreaux, vierge de tout mot ?
Il parla enfin. Elle le regarda et le texte s'en fut.