Larmes de lézard
Par Michel Bourret Guasteví le lundi 25 juin 2012, 05:27 - l'écume des jours - Lien permanent
Mon île est celle des lézards
se glissant parmi les pierres
sèches qui la cloisonnent.
Les lézards se sont arrêtés
de courir et regardent le
soleil qui se couche sur nos mots.
Le sang du lézard est comme les pleurs,
l'hémoglobine le fuit et le sel
le fait vivre. Or voici que sèche
le sang des lézards insouciants.
Minorque, pourquoi veulent-ils
tuer la langue de mes ancêtres,
la langue de mon sang ? La nuit
claire n'est pas finie et déjà
je pleure mes mots à jamais
menacés.