Les lézards se sont arrêtés
de courir et regardent le
soleil qui se couche sur nos mots.

Le sang du lézard est comme les pleurs,
l'hémoglobine le fuit et le sel
le fait vivre. Or voici que sèche

le sang des lézards insouciants.
Minorque, pourquoi veulent-ils
tuer la langue de mes ancêtres,

la langue de mon sang ? La nuit
claire n'est pas finie et déjà
je pleure mes mots à jamais

menacés.