Je pense à cette plage calme de Marseillan où tu
gravas tes vœux sur le sable. C'était il y a longtemps.

Les pas, le vent, le ressac ont effacé tes mots que me
restituent aujourd'hui une clé de mémoire et mon écran 

de verre mat, dépoli. Ces mots se sont inscrits en moi,
non comme une promesse incertaine, mais comme une conscience

déterminée. Contempler le miroir de tes vœux dans mon for
intérieur serein, c'est vivre par anticipation de merveilleux

tâtonnements, la pulpe de tes doigts contre mon bras, et te dire
que si l'avenir ne nous est pas donné, nous irons le ravir ensemble

incontinent.