Je songeais à l'Ardêche non loin
qui s'y jetait, déroutant les haleurs,

et à l'été que nous y vécûmes, salant
l'eau fade de nos corps harassés par

l'amour. L'eau gronde mais ne parle pas.
Son miroir m'est opaque et son destin

inconnu. Je rêve pourtant d'un flot perdu
à l'embouchure et qui baignerait mes pieds

las sur la grêve à Vendres. Nous y étions,
t'en souvient-il ? Nous y irons, je veux

le croire. Le Rhône se sera alors réchauffé,
et l'Ardêche aussi qui nous accueillera peut-être

pour l'été.