prennent ce soir toute l'avenue. Nul bruit.
Les chiens se sont tus et la marche, lente,
se fait duveteuse. Que ne suis-je oiseau

pour paver la voie ample d'empreintes grêles
de branchettes au lieu de ces vilaines traces
de conquérant de la lune en scaphandre.

Une simple course devient une odyssée que
l'on conte aussitôt à qui veut l'entendre,
nostalgique de ces veillées d'antan où

l'on réchauffait ses moufles au coin d'un feu
ronflant alors qu'aujourd'hui le chauffage
électrique vous dessèche à peine vous rentrez.

Longtemps je referai cette course lente d'un soir
sur la voie cotonneuse où pas une seconde je
n'oubliai ta main tendre, compagne de mes pas.