L'ombre de mes épaules s'était
portée sur un muret clair et rugueux.

Elle dansait au gré de mes mouvements
d'enfant sage. Je restai ainsi longtemps

quand soudain il me prit l'envie d'en éprouver
la forme dansante. Ma main heurta la surface

froide et rèche. Je m'en alarmai et la quittai,
brusquement envahi par la conscience de mon

inconsistance. Les années ont passé, mon image
s'est usée qui ne me surprend plus et m'égaie peu.

Alors je m'invente l'ombre de mon aimée quand la distance
nous sépare. Elle a l'onctueux du drap et la tiédeur des corps.