Je m'apprête à sortir chercher un monceau
de viennoiseries pour tous les garçons que

la maison a accueillis au sortir d'un concert.
Je souris. Mon présent se féconde d'un riche

passé proche illuminé par la présence d'une
fleur rare et qui n'éclôt qu'une fois. On la dit

"rosella blava" dans le pays dont j'aime la langue
claire. Pour nous, c'est un coquelicot bleu qui joint

à la finesse des pétales du coquelicot vermillon,
la délicatesse du parfum des glycines d'avril.

Mon père me disait voici peu que le futur ne
l'intéressait pas où il ne serait plus. Mon accord

ne lui est pas acquis. Au contraire, je sais que jusqu'à
mon dernier souffle mon coquelicot bleu balaiera mon front

et que j'imaginerai gracieuses ses rides et pétillant son
rire d'éternelle enfant aux si jolis pieds dénudés.