Sous mes yeux, ouvert à en craquer, son recueil
dit en sombre ce qu'elle chante en clair. Les
mots sont les mêmes, la voix leur donne vie et
confond en un même élan les langues autrefois

ennemies et devenues sous son charme bessonnes.
Je goûte, j'oublie le livre et me dépouille,
les semaines passées perdent leurs feuilles grises,
je comprends enfin que, même dans l'absence et la

séparation, ton amour m'a fait et qu'il me fait encore.
Ce troquet au percolateur tout puissant dont parle
Aurélia, ce sont nos bars des quartiers oubliés de
Barcelone. Ce qu'elle dit, ce qu'elle crie, à voix lente

c'est la vie que tu sus me donner et jamais ne me quitte.