Les roseaux de Jean-Pierre Lafitte
Par Michel Bourret Guasteví le jeudi 30 mai 2013, 22:57 - l'écume des jours - Lien permanent
Le roseau vit sous sa voix
qui pourtant a séché et
jauni dans l'huile de lin.
qui pourtant a séché et
jauni dans l'huile de lin.
Cinquante-trois années
n'ont pas suffi et me voici
en pirogue au rivage inconnu.
Le temps s'arrête. J'apprends.
La flûte double au bourdon grave
lancinant, les flûtes de pan,
fifres et galoubets. Les mots
ricochent et les harmoniques
naissent. Que sec est le boisseau
qui jonche la table. De la javelle
rustique, il n'est rien resté. Pourtant
le façonnier nous glisse les clés
de la maturité. Mais le roseau n'est rien,
tube informe où l'on pourrait percer les trous
à l'instinct, musardant lime en poche.
Tout est dans l'anche, maîtresse des tons
et des sons. Une clarinette naît et voici
que joues et ventre se gonflent
en rythme asynchrone. Deux heures ont passé,
ma pirogue repart pour Vendres, sa lande
et ses oiseaux. En moi, les roseaux chantent.
n'ont pas suffi et me voici
en pirogue au rivage inconnu.
Le temps s'arrête. J'apprends.
La flûte double au bourdon grave
lancinant, les flûtes de pan,
fifres et galoubets. Les mots
ricochent et les harmoniques
naissent. Que sec est le boisseau
qui jonche la table. De la javelle
rustique, il n'est rien resté. Pourtant
le façonnier nous glisse les clés
de la maturité. Mais le roseau n'est rien,
tube informe où l'on pourrait percer les trous
à l'instinct, musardant lime en poche.
Tout est dans l'anche, maîtresse des tons
et des sons. Une clarinette naît et voici
que joues et ventre se gonflent
en rythme asynchrone. Deux heures ont passé,
ma pirogue repart pour Vendres, sa lande
et ses oiseaux. En moi, les roseaux chantent.