Une serviette en papier
Par Michel Bourret Guasteví le vendredi 22 novembre 2013, 05:19 - l'écume des jours - Lien permanent
C'était une serviette en papier gaufré, carrée,
à peine froissée. Ta main y avait écrit, à l'encre
bleue, les mots de l'amour et du temps joints.
à peine froissée. Ta main y avait écrit, à l'encre
bleue, les mots de l'amour et du temps joints.
Elle m'attendait posée sur ce clavier noir,
d'où je t'écris à présent, impatient ; je la déposai,
une fois, dix fois, mille fois pour m'attabler à mon
travail en deux langues. Très vite, je pris l'habitude
de l'y replacer en partant, pour que chacune de mes lettres,
chacun de mes caractères, même les plus usés, les plus lustrés,
le "e", le "s", la barre d'espacement, l'impossible échappement,
s'impriment sur le papier gravé. Jamais je n'osai m'en essuyer
les lèvres gercées de ce café fort qui me tient éveillé, jamais
je ne le fis. Le ferai-je à tes côtés ? Je ne sais. Tu me diras.
d'où je t'écris à présent, impatient ; je la déposai,
une fois, dix fois, mille fois pour m'attabler à mon
travail en deux langues. Très vite, je pris l'habitude
de l'y replacer en partant, pour que chacune de mes lettres,
chacun de mes caractères, même les plus usés, les plus lustrés,
le "e", le "s", la barre d'espacement, l'impossible échappement,
s'impriment sur le papier gravé. Jamais je n'osai m'en essuyer
les lèvres gercées de ce café fort qui me tient éveillé, jamais
je ne le fis. Le ferai-je à tes côtés ? Je ne sais. Tu me diras.